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A la manière de Pennac

24 mars 2008

texte 8:Emile Zola, La Fortune des Rougon

Et la campagne endormie s'éveilla en sursaut ; elle frissonna tout entière, ainsi qu'un tambour que frappent les baguettes ; elle retentit jusqu'aux entrailles, répétant par tous ses échos les notes ardentes du chant national. Alors, ce ne fut plus seulement la bande qui chanta ; des bouts de l'horizon, des rochers lointains, des pièces de terres labourées, des prairies, des bosquets d'arbres, des moindres
broussailles semblèrent sortir des voix humaines. La campagne, dans l'ébranlement de l'air et du sol, criait vengeance et liberté.

Emile Zola, La Fortune des Rougon

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24 mars 2008

texte 7: Emile Zola, La Fortune des Rougon

La bande armée descendait avec un élan superbe, irrésistible. Rien de plus terriblement grandiose que l'irruption de ces quelques milliers d'hommes dans la paix morte et glacée de l'horizon. La route, devenue torrent, roulait des flots vivants qui semblaient ne pas devoir s'épuiser ; toujours, au coude du chemin, se montraient de nouvelles masses noires, dont les chants enflaient de plus en plus la grande voix de cette tempête humaine. Quand les derniers bataillons apparurent, il y eut un éclat assourdissant. La Marseillaise emplit le ciel, comme soufflée par des bouches géantes dans de monstrueuses trompettes qui la jetaient, vibrante, à tous les coins de la vallée.

Emile Zola, La Fortune des Rougon

24 mars 2008

Texte 6 : Marie Desplechin - Une vague d'amour sur un lac d'amitié

Ce que j'aime particulièrement chez Mamie, c'est que je peux dormir à côté d'elle. Son lit est large et chaud. Protégée par de pesants rideaux de velours, sa chambre est noire comme le coeur profond de la nuit. Là, bercée par le bruit alourdissant du réveil, je ne traîne jamais pour m'endormir. Je sombre dans le sommeil avec gourmandise, comme une bille de verre plonge dans un sac de plumes.

Marie Desplechin - Une vague d'amour sur un lac d'amitié.

24 mars 2008

Texte 5 :La grammaire est une chanson douce Erik Orsenna

        Vous vous souvenez ? Je vous l'ai expliqué en grammaire : l'imparfait est le temps de la durée qui s'étire, l'imparfait, c'est du temps qui prends son temps....

La grammaire est une chanson douce p. 15- Erik Orsenna

24 mars 2008

texte 4 : Capitaines courageux Rudyard Kipling

        On ne pouvait distinguer à dix pieds au-delà du bout-dehors de foc qui se levait dans la brume, tandis que le long du bord roulait la procession sans fin des pâles vagues solennelles, dans un concert de chuchotements et de baisers.

"Capitaines courageux" Rudyard Kipling

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22 mars 2008

Texte n°3

        Peu de choses sont claires quand on a quatre ans et cependant je sais que l'homme qui frappe sur le clavier de la Remington, sous la table de laquelle je suis caché, est mon père; et je sais que ce qu'il fait est ce qu'on peut
faire de plus important dans sa vie : écrire un roman.

Je sais aussi que les heures qu'il y consacre sontvolées au sommeil, car ildevrait être en train de dormir après avoir passé la nuit au journal, où il fait la deuxième chose la plus importante qu'on puisse faire au monde : raconter des histoires.

Mais il est éveillé, il s'acharne sur la machine et beintôt il va se lever pour brancher le tourne-disques et écouter Louis armstrong en sourdine, et c'est alors qu'il me découvrira tapi sous la table, désarmé car je n'ai pas de
machine à écrire, je ne sais pas écrire et il est six heures du matin.

Paco Ignacio Taibo II

22 mars 2008

Texte n°2 :Les lettres de mon moulin (Alphonse Daudet)

Le portrait de Blanquette

 

Ah ! Gringoire, qu'elle était jolie la petite chèvre de M. Séguin ! Qu'elle était jolie avec ses yeux doux, sa barbiche de sous-officier, ses sabots noirs et luisants, ses cornes zébrées et ses longs poils blancs qui lui faisaient une houppelande ! - C'était presque aussi charmant que le cabri d'Esméralda, tu te rappelles, Gringoire ? - et puis, docile, caressante, se laissant traire sans bouger, sans mettre son pied dans l'écuelle. Un amour de petite chèvre...

21 mars 2008

Phrase n°1 : Yakouba (thierry dedieu)

La technique de chasse.

Pour Yakouba, c'est un grand jour.

Il faut apporter la preuve de son courage, et seul, affronter le lion.

Sous un soleil de plomb, marcher, franchir les ravins, contourner les collines, se sentir rocher, forcément, herbe, bien sûr, vent, certainement, eau, très peu.

 

Le jour comme la nuit, épier, scruter ; oublier la peur qui serre le ventre, qui transfigure les ombres, rend les plantes griffues et le vent rugissant. Attendre des heures et puis soudain...

 

S'armer de courage et s'élancer pour combattre.

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