texte 8:Emile Zola, La Fortune des Rougon
Et la campagne endormie s'éveilla en sursaut ; elle frissonna tout entière, ainsi qu'un tambour que frappent les baguettes ; elle retentit jusqu'aux entrailles, répétant par tous ses échos les notes ardentes du chant national. Alors, ce ne fut plus seulement la bande qui chanta ; des bouts de l'horizon, des rochers lointains, des pièces de terres labourées, des prairies, des bosquets d'arbres, des moindres
broussailles semblèrent sortir des voix humaines. La campagne, dans l'ébranlement de l'air et du sol, criait vengeance et liberté.
Emile Zola, La Fortune des Rougon